Sociologue et historien des sciences sociales, Jean-François Bert s’intéresse à la sociologie politique des savoirs, à l’histoire des sciences et à l'anthropologie des pratiques culturelles. Il travaille à redéfinir le statut et les cadres de l'histoire des sciences dans une approche qui se veut attentive aux pratiques effectives de la recherche : les commencements d'une opération de recherche ; l'histoire du livre scientifiques et ses usages ; l'apport des correspondances à l'histoire des sciences modernes ; les lieux de transmission des savoirs.
C’est à travers cet angle qu’il s’intéresse plus largement à l'histoire des imaginaires religieux, cherchant à comparer les techniques savantes et les techniques spirituelles, suivant en cela l'intuition de Marcel Mauss mais aussi les dernières hypothèses formulées par Michel Foucault sur les pratiques du travail sur soi.

Conférences

1. Matérialités graphiques et raisonnements

Dans le cadre du séminaire de Christian Jacob « Histoire des sciences, anthropologie des savoirs : frontières, enjeux, méthodes »

Cette première séance sera l’occasion de revenir sur plusieurs cas de savants (XVIII^e-XX^e siècles) qui ont développé et utilisé la mise en fiche comme technique cognitive. Il s’agira de saisir les effets de ce geste particulier qui semble permettre plusieurs opérations cognitives nouvelles et essentielles : comparaison, accumulation, sériation. L’analyse de ces traces mineures des activités savantes quotidiennes que sont les fiches révèle comment le savant travaille et permet de souligner l’existence de styles et des modes opératoires singuliers.

• Jeudi 23 janvier 2020 de 15h à 17h - Salle M. & D. Lombard, 96 boulevard Raspail 75006 Paris

2. Repenser les savoirs par les lieux (spatial turn)

Dans le cadre du séminaire de Christian Jacob « Histoire des sciences, anthropologie des savoirs : frontières, enjeux, méthodes »

Durant cette séance, nous poursuivrons l’hypothèse de Christian Jacob sur les « Lieux de savoir » en essayant de donner à voir de nouveaux lieux de production des savoirs savants. Si la bibliothèque et le laboratoire sont bien documentés, en particulier dans ce que l’on appelle les Lab studies, d’autres lieux montrent tout leur intérêt dès lors qu’il s’agit de saisir les effets de la matérialité sur les pratiques scientifiques elles-mêmes : l’observatoire, le cabinet de curiosité, le jardin botanique, le théâtre d’anatomie, la station marine, ou encore la salle de séminaire et le lit. L’enjeu est d’importance puisqu’il s’agit de comprendre ce qu’un espace spécifiquement dédié au travail savant, séparé de la nature et du reste du monde social, permet (ou ne permet pas) en termes de véridiction et d’administration de la preuve.

• Jeudi 30 janvier 2020 de 15h à 17h - Salle M. & D. Lombard, 96 boulevard Raspail 75006 Paris

3. Repenser les savoirs par les objets (object turn)

Dans le cadre du séminaire de Christian Jacob « Histoire des sciences, anthropologie des savoirs : frontières, enjeux, méthodes »

Dans cette troisième séance, nous reviendrons sur la manière dont l’histoire des sciences donne une place aux objets savants, puis nous tenterons d’élaborer ce que pourrait être une histoire des savoirs produite uniquement à partir de la question des objets manipulés, des savoir-faire partagés et des techniques savantes apprises. On prendra au sérieux, par exemple, ce qu’une table de travail, le rangement d’un bureau, l’usage d’un télescope ou d’un microscope, la lecture d’une carte ou d’un diagramme ou encore l’accumulation produite par un fichier finissent par imposer comme organisation spécifique de l’espace, mais aussi posture particulière du corps et donc de l’esprit.

• Jeudi 6 février 2020 de 15h à 17h - Salle M. & D. Lombard, 96 boulevard Raspail 75006 Paris

4. Repenser les savoirs par les gestes (practical turn)

Dans le cadre du séminaire de Christian Jacob « Histoire des sciences, anthropologie des savoirs : frontières, enjeux, méthodes »

Cette dernière séance sera l’occasion d’opérer un retour sur la notion de « pratiques savantes », d’en proposer une définition opératoire, mais également de la mettre à l’épreuve. Il s’agira de se demander comment saisir l’action quotidienne, les routines, les manières de faire des savants mais aussi de savoir si regarder ce que les savants font en pratiquant leur discipline, s’intéresser à ce qu’ils manipulent et comment, décrire leur ordinaire, a des effets sur la compréhension habituelle que nous avons de la production savante.

• Jeudi 27 février 2020 de 15h à 17h - Salle M. & D. Lombard, 96 boulevard Raspail 75006 Paris