Soutenance de thèse
La fragilité des limites. Une lecture de la critique de la modernité chez Alain Finkielkraut
De Matilde Anxo (Tiozzo) - Centre d'études sociologiques et politiques Raymond-Aron - CESPRA
Résumé :
Alain Finkielkraut participe depuis plus de quarante ans aux débats qui ont structuré et qui ont parfois divisé la vie publique et intellectuelle en France. C’est un penseur qui suscite à la fois la controverse, la réprobation et l’admiration. Cette thèse a pour objectif d’aller par-delà ces considérations normatives et propose une analyse herméneutique de sa pensée. Nous soutenons ici que la question des limites forme une constante dans sa pensée et que sa conception des limites est nécessaire pour comprendre sa critique de la modernité. La limite, dans ses dimensions temporelles et spatiales, structure la relation entre l’Ancien et le Nouveau, protège la durabilité du monde commun et trace la distinction entre le public et le privé, assurant ainsi à la fois la séparation et l’alliance entre les hommes dans le monde commun. Pour cette raison, la première partie se propose d’identifier les limites sous leurs différentes formes dans la pensée de Finkielkraut. Elle s’attache à sa critique « négative » de la modernité et éclaire comment sa conception des limites le guide dans sa critique du monde contemporain, notamment en ce qui concerne l’évolution de l’éducation, de l’héritage ou du processus d’égalisation. La limite est appréhendée dans ses diverses dimensions temporelles, spatiales et ontologiques, ainsi qu’à travers les différentes strates du monde humain, réparties entre le singulier, l’universel ou encore le particulier. La deuxième partie s’attache à la vision de la littérature de Finkielkraut et comment il appréhende celle-ci comme un contre-poids à l’idéologie ou à la doxa. Nous montrons que la littérature constitue à la fois une exploration épistémologique et une exploration éthique pour le philosophe. L’exploration épistémologique renvoie à l’idée que la littérature peut procurer un autre savoir que les sciences. C’est le savoir du particulier et de l’imprévisible, propre à la condition humaine. Cette connaissance relève de la nuance et de la mesure et s’oppose au fantasme qui, au contraire, renforce les préjugés. Elle diffère du concept philosophique car ce n’est pas le général qu’elle vise mais les vies individuelles. L’exploration éthique de et par la littérature signifie qu’elle permet de sortir de la subjectivité et comprendre d’autres vécus, permettant alors d’élargir l’horizon de compréhension. En ce sens nous identifions comment le roman dans sa conception finkielkrautienne, offre la possibilité de rendre compte de la pluralité humaine. Finalement, la troisième partie s’intéresse à la critique « positive » de Finkielkraut, à « la modalité du pouvoir être », autrement dit sa proposition de monde. Elle met en relief ce que Finkielkraut préconise comme nécessaire à la condition humaine, condition humaine qui dépend selon lui à la fois de l’Ancien et du Nouveau, d’une alliance entre le singulier, l’universalisme et le particularisme, et de l’association de la liberté et de la culture, de la volonté et de l’appartenance.
Jury
- M. Frédéric Brahami (Directeur de thèse), EHESS
- M. Ugo Ruiz (Directeur de thèse), Université de Göteborg
- M. Karl Agerup, Université d’Örebro
- Mme Claude Habib, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle
- M. Giulio De Ligio, Université catholique de l’Ouest
- Mme Christina Lindqvist, Université de Göteborg
Soutenance de thèse
Scientisme, biopolitique et quête de transcendance : penser l'espérance transhumaniste
De Cécilia Calheiros - Centre d’études en sciences sociales du religieux - CéSor
Résumé :
Source inépuisable d’imagination, la quête d’immortalité et les techniques de longévité ont considérablement varié au cours de l’Histoire. L’essor du transhumanisme réactualise cette ambition et suscite depuis deux décennies un engouement croissant au sein des sciences humaines et sociales. Ces dernières interrogent la nature du transhumanisme, le projet de civilisation qu’il dessine ainsi que la place qu’occupe l’humain dans celui-ci. Néanmoins, ces études proposent une diversité d’approches définissant le transhumanisme de manière morcelée, voire considèrent sa nature comme insaisissable tant son polymorphisme semble compliqué à appréhender. Apparu à la fin du XXe siècle dans les franges technophiles de la contre-culture californienne, le transhumanisme s’établit sur trois principaux fondements : s’émanciper des contraintes biologiques pour mener l’espèce humaine à son prochain stade évolutif ; considérer les technosciences comme la seule voie rationnelle et efficiente pour atteindre ce but ; et supplanter les religions en annihilant la mort elle-même. S’il se présente comme une entreprise rationaliste, il n’en reste pas moins motivé par des espérances eschatologiques et métaphysiques autour de la fin de l’humain. Devenu au tournant du XXIe siècle un mouvement social biopolitique d’envergure internationale, le transhumanisme se fait la caisse de résonnance des promesses et des injonctions de la société de l’amélioration en érigeant la mort en problème social contre lequel il convient de lutter. Comment peut-on croire dans l’impérieuse nécessité de modifier radicalement l’humain par les technosciences ? Comment en vient-on à s’engager pour défendre cette cause ? Quels sont les effets des promesses technoscientifiques sur la formation des attentes des militants transhumanistes français et sur leurs modes d’engagement ? À partir d’une enquête ethnographique auprès des transhumanistes français, cette recherche interroge la nature du transhumanisme en portant une attention particulière aux fondements de son système de croyance et à ses modalités d’adaptation au contexte français. Cette étude se concentre sur les conditions socio-historiques qui ont favorisé l’émergence du transhumanisme et sur la façon dont les dynamiques de l’espérance s’actualisent chez les militants transhumanistes au travers des formes d’engagement qu’ils mobilisent.
Jury
- Mme Nathalie Luca (Directrice de thèse), CNRS
- Mme Anne-Sophie Lamine, Université de Strasbourg
- M. Sylvain Laurens, EHESS
- M. Morgan Meyer, Mines ParisTech
- M. Lionel Obadia, Université Lumière Lyon 2
- M. David Pucheu, Université de Bordeaux Montaigne
Soutenance de thèse
Les pratiques religieuses dans la cité : Enquête au Bois-l'Abbé, 2015-2020
De Jules Mapela Thamuzi - Centre d’études en sciences sociales du religieux - CéSor
Résumé :
Ce travail analyse le religieux et les pratiques religieuses comme une quête spirituelle assumée et non pas comme une recherche identitaire. Mon terrain, fort des 80 entretiens, enseigne que les mutations religieuses qui sont vécues dans un contexte pluriel avec ses recompositions, n’altèrent pas le vivre-ensemble, ce qui nécessite une cohabitation interculturelle harmonieuse. La pluralité religieuse au Bois-l’Abbé est liée à l’arrivée des différentes vagues migratoire. C’est ainsi que j’ai tenté d’expliciter les modalités d’un vivre-ensemble dans une cité plurielle, à travers les recompositions religieuses. J’ai ensuite réfléchi à la façon de penser dans ce contexte, la laïcité aujourd’hui. C’est-à-dire, Dans quelle mesure la pluralité religieuse permet-elle le vivre-ensemble ? En d'autres termes, quelles sont les conséquences de la pluralité religieuse sur la cohésion sociale dans la cité du Bois-l’Abbé ? Je montre également que les pratiques religieuses contribuent à un sentiment de bienfait et de stabilité aux yeux de nombre de fidèles au Bois-l’Abbé. À cet égard, il est pertinent de mentionner la place des pratiques de piété populaire qu’ils mettent en œuvre : processions, pèlerinages, bénédictions des domiciles ou des commerces qui rencontrent un énorme succès. Cependant, il faut également souligner, tout en étant acceptées par la majorité d’entre eux, certaines de ces pratiques sont parfois considérées par d’autres fidèles comme étant à la marge de leur propre religion. Les adhésions et les ruptures dans les diverses religions étudiées poussent les personnes à reconfigurer d’autres liens sociaux dans la cité et dans des rapports interpersonnels. Cela peut consister également à reconstituer les relations rompues, à les reconstruire et à ne les maintenir qu’avec une catégorie de croyants. Les ruptures créent d’autres communautés de croyants autour de convictions religieuses partagées. Bien que la cohésion sociale soit au cœur de ce travail, je ne peux ignorer les dissensions au Bois-l’Abbé, notamment en évoquant certains fidèles qui se soustraient aux obligations citoyennes au nom de leurs croyances.
Jury
- Mme Rita Hermon-Belot (Directrice de thèse), EHESS
- Mme Séverine Mathieu (Co-Directrice), EPHE
- Mme Céline Béraud, EHESS
- M. Denis Pelletier, EPHE
- M. Philippe Portier, EPHE
- Mme Anne-Laure Zwilling, CNRS
Soutenance de thèse
Construire et légitimer une modalité d'appartenance et de militance au sein de l'Eglise catholique : sociohistoire de l'institutionnalisation de la Communauté de l'Emmanuel en Europe francophone (1972-2022)
De Samuel Dolbeau - Centre d’études en sciences sociales du religieux - CéSor
Résumé :
Cette thèse se propose de retracer l’institutionnalisation de la Communauté de l'Emmanuel, l'une des communautés les plus dynamiques du catholicisme contemporain, et en retour de saisir l’impact de ce mouvement sur les recompositions des modes d’appartenance et de militance au sein de l’Église catholique en Europe francophone.
Jury
- Mme Céline Béraud (Directrice de thèse), EHESS
- M. Jean-Pascal Gay (Directeur de thèse), Université catholique de Louvain
- Mme Veronica Gimenez-Béliveau, Université de Buenos Aires
- M. Arnaud Join-Lambert, Université catholique de Louvain
- M. Denis Pelletier, EPHE
- Mme Cécile Vanderpelen, Université Libre de Bruxelles
Soutenance de thèse
Vivre dans l'intranquilité. Une étude sur la vie quotidienne des demandeurs d'asile en France et en Allemagne
De Audran Aulanier - Centre d'étude des mouvements sociaux - CEMS
Résumé :
Dans cette thèse, je suis le fil rouge d’une pression de l’intranquillité qui affecte les capacités attentionnelles des demandeurs et des demandeuses d’asile et en vient à bouleverser leur maintien de soi et leurs rapports à eux-mêmes, ce qui en pousse tant à avoir l’impression de « devenir fous ». Ce fil rouge – qui sert de guide pour rendre compte d’une ethnographie du quotidien des demandeurs d’asile en France et en Allemagne – est déployé à travers quatre parties. Dans la première, je me consacre au temps des demandeurs d’asile. Leur temps est fait d’attente : il est contraint par la procédure. Sur le temps long, l’ennui prédomine. Mais il faut aussi se soumettre au rythme imposé par les institutions en charge de l’asile, qui diffère quelque peu en France et en Allemagne et sort le temps vécu d’une pure uniformité. L’objectif principal de cette partie est de donner à voir la matérialisation de ce temps long de la procédure sur la vie quotidienne des demandeurs, depuis les côtés les plus subis jusqu’aux possibilités de faire face à l’imposition de normes temporelles, en retrouvant un temps à soi. Dans la deuxième partie, je me penche sur le rapport à l’espace des demandeurs d’asile, qui aspirent à retrouver un « lieu à eux ». Leur rapport à l’espace est complexifié par une faible familiarité avec leurs environnements, qui les oblige à interpréter sans cesse et complique la mise en place de routines intimes, à l’abri des regards publics. J’appréhende ce rapport à l’espace d’abord à l’échelle de la ville et ensuite à l’échelle des espaces intérieurs. Cette partie insiste donc sur le thème de l’habiter, montrant que l’espace de vie des demandeurs d’asile est impropre à les protéger et qu’il ne leur donne pas (ou très peu) la possibilité de recevoir, ce qui leur conférerait un pouvoir sur le lieu. Dans la troisième partie, il est question des relations que les demandeurs d’asile entretiennent avec d’autres personnes. Ces relations sont indispensables pour se forger un bon milieu d’hospitalité, apte à se protéger des aléas de l’asile. Au milieu de plusieurs possibilités, je me suis penché sur deux types de relations : les relations d’aide d’une part, et les relations sexuelles, de couple ou familiales d’autre part. Dans cette partie, je montre finalement que l’ombre portée du temps et de l’espace contraints se projette sur les espaces relationnels en les rendant incertains. Après ces trois parties qui décrivent la situation telle qu’elle est, une quatrième partie se présente, davantage normative. J’y parcours différentes théories de l’hospitalité (Kant, Benhabib, Foessel, Tassin, Derrida, Leblanc et Brugère, Stavo-Debauge et Waldenfels) à la recherche de moyens d’étayer une éthique de l’attention, pensée à travers de multiples allers-retours entre ces théories et le terrain. Ce parcours m’amène à proposer, dans le dernier chapitre, une réflexion philosophique à partir de l’enquête sociologique. Le but est de comprendre quel rôle joue l’attention pour les demandeurs d’asile, depuis ses versants pathologiques jusqu’au sentiment d’hospitalité que peut procurer l’attention qui se donne à l’autre et crée une sphère commune entre lui et moi. La formulation de brèves pistes pour une éthique de l’attention conclue la thèse.
Jury
- M. Johann Michel (Directeur de thèse), Université de Poitiers
- M. Dietmar Loch (Co-Directeur), Université de Lille
- M. Marc Breviglieri, HETS-Genève
- M. Daniel Cefaï, EHESS
- Mme Catherine Delcroix, Université de Strasbourg
- Mme Natalie Depraz, Université Paris Nanterre
- Mme Carolina Kobelinsky, CNRS
Soutenance de thèse
La formation des ministres des cultes reconnus et l'Etat, du Premier Empire au début de la IIIe République (1802-1885)
De Thierry Peyrard - Centre d’études en sciences sociales du religieux - CéSor
Résumé :
Au lendemain de la Révolution, l’État confie aux prêtres, aux pasteurs et aux rabbins une mission de service public : conforter la morale et apaiser la société, notamment par le respect des lois civiles et de la pluralité, la coexistence de plusieurs cultes légalement égaux. Poursuivant une longue tradition dans le royaume de France, les pouvoirs politiques ne conçoivent pas que l’État ne surveille pas les activités des religions, en particulier les messages délivrés à leurs fidèles après les bouleversements sociaux induits par le nouvel ordre juridique. Il demande aux ministres des cultes un niveau certain d’éducation et veut le contrôler. Au début du siècle, les cultes reconnus décalquent leurs méthodes d’enseignements sur celles de l’Ancien Régime ou de l’étranger. Sur presque quatre-vingt-dix ans, la présente thèse tente de décrire comment les gouvernements protègent d'abord l’établissement de ces cultes, en favorisant les recrutements et en aidant plus ou moins directement les systèmes de formation. Cette thèse s’attache aussi à montrer comment ceux-ci enseignent à leurs futurs ministres leurs interactions avec le pouvoir temporel. À travers trois révolutions et six changements de régime, la stabilité des modalités et des cursus d’apprentissage des ministres du culte apparaît remarquable. Les transformations de la société (sécularisation, suffrage universel, développement économique et social, alphabétisation), soutenues par l’État, contraignent pourtant les hiérarchies religieuses à adapter leurs enseignements, pour accompagner ou rejeter ces mutations. Les conflits internes à chaque religion, provoqués notamment par ces évolutions bousculent les institutions de formation, poussant l’Administration vers la neutralité dans le traitement de ses relations avec les cultes.
Jury
- Mme Rita Hermon-Belot (Directrice de thèse), EHESS
- M. Patrick Cabanel, EPHE
- M. Frédéric Gugelot, Université Reims, Champagne-Ardenne
- M. Denis Pelletier, EPHE
- Mme Isabelle Saint-Martin, EPHE
Soutenance de thèse
Une sociohistoire des catastrophes. Etat, société et pouvoir au Cameroun. Fin XIXe – début XXIe siècle
De Rene Molo Zogo - Groupe de sociologie pragmatique et réflexive - GSPR
Résumé :
La présente étude se penche sur un angle mort dans la littérature scientifique portant sur les dynamiques entre l'appareil étatique et la société au sein des environnements coloniaux et postcoloniaux, avec une attention particulière accordée au contexte camerounais. Elle attire l'attention sur le notable déficit d'une analyse en profondeur relative au concept de catastrophe en tant que phénomène social au sein de ces contextes historiques. Il apparaît dès lors que les catastrophes, qu'elles soient d’origine naturelle ou anthropique, ont exercé une influence cruciale sur l'édification de l'État camerounais, affectant significativement sa conception, son administration, et sa structure. Cette recherche éclaire l'idée que les situations de catastrophe ne sauraient être appréhendées uniquement en tant qu'événements à gouverner, mais plutôt comme instrument de gouvernement, espaces où se déploient des luttes sociales et se redéfinissent les rapports de pouvoir. Par conséquent, une théorie émergente de l'État, forgée à partir d'une analyse approfondie de quatre cas, s'avère être un instrument privilégié pour saisir les mutations et interactions sociales dans ce pays depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours. La culmination de cette démarche sociohistorique débouche sur la conceptualisation de « l’État sorcier ». En définitive, cette thèse s'attèle à l'exploration des multiples façons dont les catastrophes ont influencé les rapports de pouvoir entre l'État et la société au Cameroun, en transcendant l'examen purement administratif de la gouvernance pour révéler les dynamiques sociales et politiques qui les sous-tendent.
Jury
- M. Francis Chateauraynaud (Directeur de thèse), EHESS
- M. Jean Koufan (Directeur de thèse), Université Yaoundé 1
- Mme Florence Bernault, Sciences Po Paris
- M. Giorgio Blundo, EHESS
- Mme Gaelle Clavandier, Université de Saint-Etienne
- M. Guillaume Lachenal, Sciences Po
- M. Charlemagne Messanga Ny Amnding, Université Yaoundé 2
- Mme Marie-Emmanuelle Pomerolle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Soutenance de thèse
The Chronicles of Mosul 1855-1920
De Omar Mohammed - Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques - CETOBaC
Résumé :
Cette thèse porte principalement sur la trajectoire historique de Mossoul de 1855 à 1920, avec un accent particulier sur les travaux de Behnam Badriyya. Son document phare, Tawarikh Al Mawsil, sert de source primaire et de sujet central d'investigation dans cette étude. Le Chapitre I est intitulé "La Vie et les Œuvres de Behnam Badriyya". Ce chapitre présente une biographie approfondie de Behnam Badriyya, retraçant sa vie et fournissant un contexte essentiel pour comprendre ses contributions. De plus, ce chapitre explore les aspects méthodologiques du travail de Badriyya en examinant son historiographie, en enquêtant minutieusement sur les sources primaires de sa connaissance et sur son approche de l'écriture de l'histoire. Ce chapitre accorde une attention particulière aux contributions intellectuelles de Badriyya dans divers domaines tels que la linguistique, l'histoire, l'édition et la traduction. Le chapitre constitue ainsi une base solide pour comprendre le travail de Badriyya et son influence sur notre étude de l'histoire de Mossoul. Le Chapitre II, intitulé "Tawarikh Al Mawsil", met en lumière le travail phare de Badriyya. Il commence par préparer le terrain pour comprendre le contexte plus large de l'historiographie de Mossoul au XIXe siècle. Après cette introduction, le chapitre se dirige vers une évaluation chronologique des œuvres de Badriyya, validant son autorité et évaluant sa méthodologie. Le chapitre plonge ensuite en profondeur dans les nuances de "Tawarikh Al Mawsil", en examinant spécifiquement le manuscrit, en scrutant son contenu, son style et sa signification historique globale. Au Chapitre III, l'accent est mis sur "L'Espace Urbain de Mossoul". Ce chapitre offre une exploration approfondie du paysage urbain de Mossoul pendant l'ère couverte par cette thèse. Il examine les dynamiques interreligieuses de la ville, étudiant comment différentes communautés religieuses coexistaient et interagissaient dans les limites de la ville. Le chapitre analyse en outre les dynamiques sociales de la ville, mettant en évidence les relations et les interactions entre différents groupes sociaux. Les dynamiques politiques et les relations sociales sont également explorées, offrant une image complète du paysage politique de Mossoul à cette époque. Le chapitre se termine par une discussion sur les dynamiques économiques de la ville, offrant un aperçu des différentes forces qui ont façonné la trajectoire économique de la ville. Le chapitre de conclusion, le Chapitre IV, intitulé "Mossoul avant la Première Guerre Mondiale", examine les conditions de Mossoul pendant la période cruciale qui a précédé la Première Guerre Mondiale. Il offre un examen détaillé des circonstances sociales, politiques et économiques de la ville, éclairant comment ces facteurs se sont entrelacés et ont influencé le cours de l'histoire de Mossoul. Le deuxième volume de cette thèse présente la traduction en anglais des deux principales compositions historiques de Badriyya, "Tawarikh al Mawsil" et "Nubadh fi Tarikh al Ghalaa". Cette entreprise de traduction vise à augmenter le discours académique en rendant ces textes significatifs accessibles aux chercheurs du monde entier. De plus, le deuxième volume comprend les manuscrits arabes originaux de la diversité du corpus de Badriyya et une photographie vintage de lui datant de 1895. Ces éléments servent à offrir aux lecteurs un lien plus complet et tangible avec l'auteur et son contexte historique. Cette thèse présente une tapisserie vivante de l'histoire de Mossoul de 1855 à 1920. Utilisant les travaux de Behnam Badriyya comme point central de référence, elle tisse ensemble une compréhension multifacette du passé de la ville, fournissant des perspectives précieuses pour les futures études sur cette période historique.
Jury
- M. Hamit Bozarslan (Directeur de thèse), EHESS
- M. Marc Aymes, EHESS
- Mme Dina Khoury, TheGeorge Washington University
- M. Henry Laurens, Collège de France
- M. Mathieu Rey, Institut français du Proche-Orient (IFPO)
- Mme Sarah Shields, The University of North Carolina at Chapel Hill
Soutenance de thèse
Tradition ou reconstruction ? Hannah Arendt et Leo Strauss face à la crise de la modernité
Résumé :
Face à la crise de la modernité politique, Hannah Arendt et Leo Strauss nous propos deux diagnostiques relativement distingues, ainsi que deux prescriptions différentes. Tout de même, nous constations une parenté assez riche entre deux penseurs. Tous deux, en critiquant certaines prémisses de la pensée politique moderne, retournent aux Anciens, à la philosophie politique classique. Or, Arendt, applique la pensée classique et l’expérience politique d’Athènes et de Rome, pour reconstruire la modernité politique. Malgré une sévère critique de la modernité, elle reste un penseur moderne. L’entreprises d’Arendt est comparable avec le projet de Machiavel, celui qui retourne à l’anciens politique romaine, pour ranimer un nouvel esprit politique. À l’inverse, Leo Strauss, est soupçonneux à tous ces fromes de la « retour aux Anciens » dans le souci de revitaliser une force moderne ; qui, selon Strauss, nous ont donné en fin d’analyse, une modernité encore plus radicale. Il souhait de restaurer la philosophique politique classique, il plaide pour un retour pur et direct, sans médiation moderne, aux grands pensée des Anciens. Nous sommes face à deux choix différents : la reconstruction de la modernité selon inspirations anciennes, ou la restauration de la philosophie politique classique. Il serait intéressant de recréer le un dialogue entre deux penseurs, c’est-à-dire entre démarches qui sont à la fois proche et lointaine. En premier temps, d’un point de vue comparatif, nous essayons de mettre en miroir les deux projets de pensée. Ensuite nous de recréer le dialogue virtuel entre deux penseurs.
Jury
- M. Pierre Bouretz (Directeur de thèse), EHESS
- Mme Barbara Carnevali, EHESS
- M. Vincent Delecroix, EPHE
- Mme Martine Leibovici, Université Paris Diderot
- Mme Corinne Pelluchon, Université Gustave Eiffel
- M. Augustin Simard, Université de Montréal (Québec)
Soutenance de thèse
Des controverses vaccinales aux expériences ordinaires. Une sociologie des appuis critiques dans les trajectoires de santé
De Jérôme Gaillaguet - Groupe de sociologie pragmatique et réflexive - GSPR
Résumé :
Depuis la fin des années 1990, plusieurs controverses autour de la vaccination se sont développées, favorisant la diffusion de réticences, de doutes ou de résistances au sein de la population. Cependant, les logiques propres à ces attitudes et l’expérience qui en dé-coule sont peu connues. À partir d’un corpus d’entretiens longitudinaux et d’une analyse sociohistorique des controverses vaccinales, cette thèse s’intéresse à l’expérience critique de citoyens lambda, et à ses liens avec une longue histoire de la médecine et des proces-sus critiques qui en découlent. En prenant pour point de départ l’expérience des acteurs, pensée comme une trajectoire dynamique et soumise à l’influence de processus collectifs en devenir, cette thèse explore ainsi les ressorts de l’attitude critique et de la prise de dé-cision. Il s’agit d’analyser ce que sont les phénomènes de défiance ou d’hésitation vacci-nale en pratique, dans l’ordinaire de la vie sociale. Concrètement, la thèse explore la ma-nière dont des individus peuvent être amenés à ouvrir un questionnement critique autour de la vaccination, et à douter de l’efficacité, de l’innocuité, ou de la pertinence d’un ou plusieurs vaccins. La thèse porte l’attention à la fois sur l’expérience de l’information médiatique en régime de controverse, sur les capacités critiques des acteurs interrogés, et sur leur circulation au sein de constellations d’acteurs, d’arguments, de savoirs et de pra-tiques. Par ailleurs, ce travail s’intéresse aux mises à l’épreuve de l’attitude critique au cours du temps. Il s’attache à décrire la manière dont des situations ou des contextes, individuels et collectifs, comme la pandémie de Covid-19 ou l’accès à la parentalité, con-tribuent à façonner des attitudes sur le long court et à justifier des processus de prise de décision. En définitive, cette thèse constitue un effort pour comprendre comment des attitudes conçues par les acteurs comme singulières sont travaillées par des processus sociaux dynamiques et en constant devenir.
Jury
- M. Francis Chateauraynaud (Directeur de thèse), EHESS
- Mme Madeleine Akrich, Mines Paris Tech
- Mme Janine Barbot, INSERM
- M. Christian Bonah, Université de Strasbourg
- Mme Laurence Kaufmann, Université de Lausanne
- M. Patrick Peretti-Watel, INSERM
- M. Jeremy Ward, INSERM
Informations pratiques
- Wednesday 13 December 2023 - 09:00
- Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.
- Friday 8 December 2023 - 14:00
- Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.
- Monday 4 December 2023 - 14:00
- Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.
- Tuesday 5 December 2023 - 13:00
- Auditoire Coubertin 11, Place Coubertin 1 à Louvain-la-Neuve (Belgique)
- Friday 15 December 2023 - 13:30
- EHESS (salle BS1_28 & BS1_05), 54 boulevard Raspail 75006 Paris
- Thursday 14 December 2023 - 10:00
- EHESS (salle A07_37), 7e étage, 54 boulevard Raspail 75006 Paris
- Thursday 14 December 2023 - 14:00
- Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.
- Thursday 14 December 2023 - 14:00
- Les personnes qui souhaitent assister à la soutenance par visioconférence sont invitées à se rapprocher du candidat.
- Thursday 14 December 2023 - 13:00
- EHESS (salle AS1_08), 54 boulevard Raspail 75006 Paris
- Thursday 7 December 2023 - 14:00
- EHESS (salles BS1_05 & BS1_28), 54 boulevard Raspail 75006 Paris