Le Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (Cesah), nouveau laboratoire de recherche (EHESS/CNRS) sur le Campus Condorcet

Entretien avec Tristan Bruslé, Anne Castaing et Francie Crebs, co-directeurs du Cesah

Depuis le 1er janvier 2023, l'EHESS, en tant que co-tutelle, compte un nouveau centre de recherche né de la fusion du Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS - EHESS/CNRS) et du Centre d’études himalayennes (CEH - CNRS) : le Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (Cesah - EHESS/CNRS). Installé dans son bâtiment de recherche du Campus Condorcet, le Cesah constitue une nouvelle illustration des synergies scientifiques possibles sur le Campus, notamment grâce au rapprochement des équipes de recherche. Par la réunion du CEIAS et du CEH, le Cesah devient le plus grand laboratoire de recherche en France et l'un des plus importants d'Europe consacré aux études sud-asiatiques et himalayennes.

Tristan Bruslé, Anne Castaing et Francie Crebs, co-directeurs du Cesah, présentent ce nouveau laboratoire de recherche.

 

Qu'est-ce qui a amené à l'unification du Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS - EHESS/CNRS) et du Centre d’études himalayennes (CEH - CNRS) en une seule unité de recherche : le Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes (Cesah - EHESS/CNRS) ? Doit-on parler de « fusion » ?

Le Cesah est issu de la fusion de deux unités préexistantes, le Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud (Ceias, UMR 8564) et le Centre d’études himalayennes (CEH, UPR 299). Suite à une impulsion initiale par l'INSHS début 2019, et après trois années d’échanges et de réunions avec les tutelles, ce projet connut un nouvel élan depuis juillet 2021 avec l’installation conjointe des deux unités dans le nouveau bâtiment de recherche de l’EHESS situé sur le Campus Condorcet. Le 1er janvier 2023, le Cesah voyait le jour.

Le Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes se fonde avant tout sur la synergie des compétences intrinsèques du CEIAS et du CEH : les études aréales (Asie du Sud, Himalaya et diasporas), la pluridisciplinarité, l’étude de textes articulée à la pratique de terrain. En cela, on peut parler d’une fusion très cohérente illustrant nombre de collaborations préexistantes, la nouvelle équipe développant ses axes de recherche dans une vaste région du globe, centrée sur le sous-continent indien et s’étendant du Sri Lanka jusqu’au Népal et au Tibet, du Pakistan au Bangladesh et au Yunnan. Cette aire, au contact des mondes sud-est asiatique, chinois ou encore centre-asiatique, recouvre à la fois des foyers culturels majeurs relatifs à l’hindouisme (Inde, Népal), au bouddhisme (Tibet, Népal) et à l’islam (Pakistan, Inde, et Bangladesh). Elle comprend également des frontières tribales ou multiethniques, des mégalopoles tout comme des lignes de partition. Elle connaît aussi toute une déclinaison de prolongements diasporiques (Péninsule arabique, Ile Maurice, Afrique orientale, Amérique du Nord, Europe).

 

En quoi cette fusion va-t-elle reconfigurer le travail des équipes et les domaines de recherche étudiés, et plus largement impacter l'activité globale de l'UMR ?

La fusion nous offre l’occasion de repenser nos axes de recherche au regard des thématiques mais aussi des disciplines représentées dans chacune des anciennes unités. Certains axes de ces unités convergent naturellement (territoires et mobilités ; reconfigurations du religieux ; arts performatifs), mais la fusion permet également développer des thématiques et des disciplines auparavant sous-représentées dans l’une ou l’autre des équipes. La linguistique fait ainsi son entrée au Cesah grâce au CEH, l’histoire et les études littéraires grâce au CEIAS. Le Cesah offre aujourd’hui une large représentation des thématiques et des disciplines dans le champ des études indiennes et himalayennes.  

 

Comment se compose la nouvelle équipe du Cesah ?

Le Cesah se compose aujourd’hui d’une cinquantaine de membres statutaires, d’une quarantaine de doctorants et d’une vingtaine de masterants de l’EHESS.

 

Quels sont les grands projets à venir, notamment pour cette nouvelle année 2023 ?

La constitution de la trajectoire scientifique de l’unité pour l’Hcéres constitue l’un des défis de 2023 pour le Cesah, puisqu’il se combine avec l’élaboration du projet même de notre nouvelle unité. Notre objectif est de constituer un ensemble solide et cohérent en élaborant des axes de recherche représentatifs des travaux de l’ensemble des membres de l’unité, en valorisant l’aire culturelle que nous représentons, en proposant des enseignements riches et innovants à destination des étudiants de l’EHESS. Plus concrètement, l’heure est à la création de notre site internet, nécessaire à la visibilité de notre UMR, et au recrutement d’un chargé de communication indispensable pour la diffusion des informations relatives au Cesah !

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