Un congrès en anthropologie. Projections professionnelles et exercice ethnographique
Laboratoire d’anthropologie politique - LAP, Laboratoire d'anthropologie des institutions et organisations sociales - LAIOS

Par Manon Denoun (EHESS / LAIOS-IIAC), Elsie Mégret (EHESS / IMAF), Aurore Tamboite (EHESS / LAS).
En mars 2016, nous avons répondu à l'appel à film ethnographique de l'InterCongrès de l'International Union of Anthropological and Ethnological Sciences, en envoyant Paris-Store Triptyque que nous avions réalisé à onze une année auparavant dans le cadre de l'atelier d'ethnographie visuelle 2015 (EHESS / LAIOS – IIAC). Sensibles à la thématique Privatization of Knowledge : Engaging Anthropology in Public, nous nous sommes rendues à notre premier congrès. Nous sommes allées à la rencontre des intervenants, en provenance d'une vingtaine de pays, et des représentants d'associations, principalement anglo-saxonnes (Association for the Anthropology of Policy, World Council of Anthropological Associations, Commission on Human Rights…) . L'objectif ? Poursuivre la démarche initiée lors de l'atelier d'ethnographie.
Caméra à l'épaule, nous nous sommes interrogées sur les enjeux humains et intellectuels de ce rassemblement international comprenant 591 interventions regroupées en 159 panels.
Nous avons pour cela sélectionné les sessions qui nous semblaient représentatives de l'InterCongrès, liées à nos sujets d'études réciproques (Universities and the knowledge economy: Perspectives from the Anthropology of Policy, Art and Mobility, Spatial Humanities: Visualization of knowledge for engaging anthropology with the public, etc.) et les discussions concernant les modalités d'association des deux instances à l'origine de l'événement (IUAES et WCAA). Outre ces sessions aux thématiques extraordinairement variées, les coffee break et moments de détente ont rythmé cette rencontre et nous ont paru des temps essentiels pour que s'engagent et apparaissent les relations interpersonnelles.
Nous nous sommes ainsi mêlées à l'assemblée du 5 au 9 mai 2016 pour y échanger, écouter, observer, présenter notre démarche et filmer. Curieuses de savoir comment les chercheurs entendaient valoriser, rendre accessible l'anthropologie dans un contexte de remise en cause de l'utilité des sciences sociales, nous avons questionné le sens que prenait pour eux cette rencontre. Manifeste-t-elle un besoin de mise en réseau pour rassembler les acteurs de l'anthropologie, en accord avec le modèle néolibéral ? Peut-on discerner à travers ce rassemblement une communauté scientifique ?
La gageure : poursuivre ce questionnement et nous prononcer par le film (à venir).