L\'impératif participatif en procès? Regards croisés sur les critiques de la participation



















« L’impératif participatif en
procès ? Regards croisés sur les critiques de la participation »



 


23 mars 2012, Ehess, Paris


 


 


Journée d’études organisée par le GIS
« Participation du public, décision, démocratie participative », le
Centre d’études des mouvements sociaux, le Pacte et le Sophiapol



 


 


Appel à communications


 


La
question de la démocratie participative est au cœur des mutations qu’a connues
l’action publique depuis quelques décennies dans les démocraties occidentales.
Dans un contexte de crise du gouvernement représentatif, la participation
citoyenne aux négociations et aux débats publics, ainsi qu’aux processus
d’expertise et de décision, fait désormais figure de norme ou d’impératif.
S’est ainsi intensifié le recours à des technologies ou à des dispositifs ayant
pour objectif d’impliquer davantage les citoyens dans la conduite des affaires
qui les concernent, ceci dans un nombre croissant de domaines. Cette amorce
d’institutionnalisation de la démocratie participative n’est cependant pas sans
poser problèmes. À en particulier été questionnée son association avec une
véritable dynamique de démocratisation. De fait, les ambivalences des formes
participatives sont nombreuses. Des approches critiques issues de domaines
variés dont la sociologie politique critique, les études de l’action collective
ou les études sociales et culturelles des sciences et des techniques ont
contribué à éclairer ces ambivalences, les rapportant par exemple aux
mécanismes rigides de préservation du système politique, administratif et
d’expertise face aux nouvelles formes de conflictualité sociale. Ces résultats
de recherche, dont certains ont été particulièrement explorés et repris, ne
constituent pourtant qu’une partie des réflexions menées à propos de la
démocratie participative. L’objectif de cette journée est de questionner la
portée des théories et approches critiques ayant pris pour objet les
dispositifs contemporains de participation et de délibération, que ces
approches disposent d’une forte assise académique ou qu’elles relèvent de
pistes de réflexion plus exploratoires.



 


Un
panorama non exhaustif de ces critiques existantes ou émergentes peut prendre
la forme d’une série de questions, qui se sont toutes structurées autour de la
contestation de la montée en puissance de l’injonction à la participation :



-       La participation n’apparaît-elle pas en effet dans un
nombre considérable de cas comme un outil de gestion bien plus que comme un
véritable vecteur de politisation ? Les dispositifs expérimentés n’ont-ils
pas eu tendance à favoriser des formes très contrôlées de participation d’une
part et à avoir des effets significatifs en termes de sélection sociale d’autre
part, de telle sorte que leur impact réel en termes d’émancipation est apparu
comme problématique ?



-        Les instances
participatives ne servent-elles pas d’ailleurs, la plupart du temps, de moyen
de désamorcer la critique sociale et les mouvements contestataires ? Ne sont-elles
pas conçues et utilisées  comme des lieux
de co-gestion des problèmes publics et de partage des responsabilités, dans la
lignée des exigences du néo-management?



-        La
participation ne relève-t-elle que d’une dynamique d’offre, en décalage avec la
demande sociale, laissant planer l’ombre d’une nouvelle forme de
paternalisme ? Peut-on établir un lien entre la diffusion d’une
citoyenneté « participative » et la progression d’un contrôle social
d’un nouveau type ?



-       Qu’en est-il de l’argument selon lequel la
représentation serait encore le vecteur le plus puissant d’intégration
sociale ? Ou, à l’inverse, de celui selon lequel l'attention des
chercheurs portée à la participation aurait pour effet d' « abandonner »
la représentation?



 


L’enjeu
de cette journée d’études sera précisément de revenir sur ce type de critiques
et de croiser les élaborations théoriques qui en ont été proposées avec des
recherches empiriques sur des cas concrets de « résistance » à la
participation. Cette journée s’inscrit ainsi dans une réflexion critique plus
large sur certains impensés de la démocratie participative en questionnant par
exemple le présupposé d’une demande sociale de participation et ses limites.
Une telle journée d’études a une vocation résolument pluridisciplinaire et vise
à confronter des approches relevant aussi bien de la théorie sociale et
politique que de la sociologie, de la psychologie sociale, de l’étude sociale
des sciences et des techniques, de l’histoire, de l’anthropologie, etc. Nous
encourageons dès lors les communications qui aborderont la problématique de la
critique de la participation en s'inscrivant dans un des axes suivants, ou à
l'intersection de plusieurs d'entre eux :



-       La participation entre idéal démocratique et
ambivalence des pratiques ;



-       La demande sociale de participation et ses
limites ;



-       Formes de la résistance à l’impératif participatif ;


-       La participation et ses effets sur les mouvements
sociaux ;



-       Impératif participatif, stratégies managériales et
néolibéralisme ;



-       Participation et formes contemporaines de gouvernementalité.


 


Comité d’organisation :


Guillaume Gourgues, ATER – IEP
Grenoble



Alice Le Goff, MCF –
Université Paris Descartes



Sezin Topçu, CR – Cems, CNRS


 


Renseignements pratiques :


Propositions
de communication d’une page maximum à envoyer avant le 15 septembre 2011 à



alice.le-goff (at)
parisdescartes.fr



Réponse
du comité scientifique le 15 octobre 2011.



Il
sera demandé aux intervenants retenus d’envoyer un texte complet avant le
colloque. Les voyages seront pris en charge.



 


Comité scientifique :


-
Loïc Blondiaux - Université Paris I



-
Daniel Cefaï - Cems, Ehess



-
Jean-Michel Fourniau - IFSTTAR



-
Christian Lazzeri - Sophiapol, Université Paris Ouest



- Laurent
Mermet - AgroParisTech (sous réserve)



- Catherine Neveu - CNRS, Ehess


- Marion Paoletti - Université Bordeaux IV


-
Dominique Pestre - Centre Koyré, Ehess



- Sandrine Rui - Université Bordeaux II


-
Sabine Saurugger - Pacte, IEP Grenoble (sous réserve)



- Patrick Savidan - CRHIA – Université Poitiers (sous réserve)

Informations pratiques