L’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) a accueilli ce 17 mai 2019 le professeur Gábor Klaniczay, historien médiéviste et représentant de la délégation de la Central European University (CEU) de Budapest, contrainte de cesser ses activités en Hongrie, pour une réunion d’information et de réflexion sur les difficultés rencontrées par les sciences humaines et sociales.

Gábor Klaniczay a décrit le lourd climat qui complique depuis dix ans le travail des chercheurs et des enseignants hongrois, dans un contexte où les sciences sociales sont menacées ailleurs dans le monde (Turquie, Brésil, Japon…). Il a dressé la longue liste des actions visant à « assécher » les budgets et à démanteler les réseaux académiques de l’enseignement supérieur et de la recherche en sciences humaines et sociales.

Plus d’un tiers du budget (destiné à la recherche) de l’Académie hongroise des sciences, institution prestigieuse de la vie scientifique du pays depuis 1832, a été confisqué et la CEU a été finalement contrainte de conduire son activité d’éducation à Vienne avec la constitution d’un nouveau campus.  

Face aux atteintes à la liberté académique, il revient à l’EHESS de rester vigilante pour soutenir et protéger les institutions universitaires et les chercheurs menacés par des pouvoirs autoritaires qui cherchent à les contraindre au silence, comme elle le fait notamment à travers les programmes Pause et Étudiants exilés.