Archives de Geneviève Bianquis (1886-1972)

Le service des archives de l’EHESS a reçu les archives de la germaniste Geneviève Bianquis par don de sa nièce, Lucie Vernier-Escande, en 2010. Ce don a été réalisé grâce à l'intermédiaire de Pascale Gruson, chargée de recherche au CNRS. Il rejoindra les fonds d’archives de la recherche du Grand équipement documentaire du Campus Condorcet à son ouverture en 2020.

Chercheuse et enseignante

Geneviève Bianquis est née en 1886 à Rouen. Après des études de Lettres à la Sorbonne, elle obtient l’Agrégation d’allemand en 1909. Elle travaille avec Charles Andler et participe à la traduction des œuvres complètes de Nietzsche à laquelle celui-ci s’est attaché.  Parallèlement, elle rédige sous la direction de Andler une thèse de doctorat sur l’œuvre poétique de Caroline de Günderode (1780-1806). En 1926, elle soutient à l’université de Strasbourg sa thèse d’Etat : « La poésie autrichienne de Hofmannsthal à Rilke ».

Elle a enseigné l’allemand dans des lycées du Havre, de Saint-Quentin, de Reims et à Paris avant d’être nommée Maîtresse de conférence à la Faculté des Lettres de Dijon. Elle est la première femme à recevoir ce titre. Opposée à l’occupation allemande, elle est suspendue de ses enseignement à Dijon par le gouvernement de Vichy. Elle retrouve ce poste à la Libération, à Dijon, où elle a exercé jusqu’à sa retraite en 1956.  

Une vie intellectuelle consacrée à la culture de la langue allemande

Auteure de La vie quotidienne en Allemagne à l’époque romantique (1959), Geneviève Bianquis a consacré sa vie de chercheuse et de traductrice à la culture de la langue allemande à l’époque romantique et moderne, dans ses diverses manifestations littéraires, philosophiques et historiques. Férue de philosophie, Bianquis a grandement contribué à l’introduction des études sur Nietzsche en France. Elle est ainsi à l’origine de la création de la Société française d’études Nietzschéennes, avec Jean Wahl, en 1945. Geneviève Bianquis a traduit de l’allemand plusieurs œuvres de Thomas Mann, Novalis, Hölderlin, Martin Buber et Nietzsche. En 1946, elle a cofondé la revue Études germaniques à laquelle elle a beaucoup contribué par de nombreux articles et recensions.

Un fonds qui témoigne de sa grande érudition

Le fonds d’archives Geneviève Bianquis est principalement composé de notes de travail (notes de lecture, notices biographiques, notes de préparation de cours et de publications), de correspondance et de tirés-à-part. Ce fonds témoigne de la grande érudition de Geneviève Bianquis et de sa façon de relier les œuvres et auteurs qu’elle étudiait avec leur contexte social, politique, économique et intellectuel. Les dossiers ont été classés par auteurs (Heine, Hölderlin, Goethe, Hofmannsthal, etc.), par thèmes (le théâtre allemand, la femme allemande pendant la Première Guerre Mondiale, etc.) et par contextes (L’Autriche 1815-1890, L’Allemagne au 19ème siècle, etc.).

 

Identification

Cotes : 215 EHE
Dates extrêmes : 1910-1956
Importance matérielle : 15 boîtes archives « Cauchard », soit 2 m.l.

 

Modalités pratique

Consultation : Service des archives de l’EHESS. 96 boulevard Raspail, 75006 Paris
Conditions d’accès : librement communicable sous réserve des restrictions apportées par l'état matériel des documents et les règles de communicabilité fixées par le livre 2 du Code du Patrimoine
Reproduction : photographie numérique autorisée dans le respect de la réglementation en vigueur

 

Sources complémentaires

 

 

 Légende de l’image : Dossier consacré à Friedrich Nietzsche dont une carte-lettre envoyée en 1929 par Lou Andreas Salomé à Geneviève Bianquis (215 EHE 42, 43 et 44).

29 octobre 2018.