Les archives de la recherche à l’EHESS arrivent au Grand Équipement documentaire du Campus Condorcet !

Au début de l’été 2021, à la suite de l’ouverture du bâtiment de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur le Campus Condorcet, plus de deux kilomètres des archives de l’École ont été déposés au Grand Équipement documentaire (GED). À elles seules, les archives de l’EHESS constituent la moitié du volume total des archives devant être rassemblées dans ce bâtiment neuf et moderne, garantissant une conservation optimale des fonds et des conditions de consultation des plus agréables. Situé au cœur du Campus Condorcet, à deux pas du nouveau bâtiment de l’École, il est ainsi appelé à devenir un des lieux incontournables pour se documenter sur les sciences sociales en France.
Les fonds d’archives déposés par l’EHESS témoignent de l’ouverture interdisciplinaire et de l’inventivité des recherches menées depuis 1975. Ils permettent de naviguer au milieu d’une cinquantaine d’unités de recherches existantes ou disparues et on y croise près d’une centaine d’enseignant·e·s-chercheur·euse·s, dont plusieurs figures marquantes telles que Jacques Le Goff, Dominique Schnapper, Marc Ferro, Blandine Bril, Alain Touraine, Antoinette Chauvenet, Marcel Roncayolo et tant d’autres. Les archives transférées par l’EHESS couvrent ainsi une très large partie des disciplines et des spécialités qui y sont étudiées : l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, les sciences religieuses, l’économie, la géographie, la linguistique, la psychanalyse ou encore les mathématiques.
La dimension internationale de l’École, notamment à travers la place qu’y occupent les études sur les aires culturelles, se reflète également dans les archives déposées au GED cette année. Près du tiers d’entre elles (environ 750 mètres linéaires !) se rapportent aux activités des centres de recherches spécialisés dans l’étude des régions autres que l’Europe occidentale : archives du Centre de recherche sur le Japon, du Centre d’études sur la Russie, l’Europe orientale et le domaine truc, des Mondes Américains, du Centre d’études africaines ou des centres Maghreb et d’Histoire sociale de l’islam méditerranéen, etc.
Prenant place aux côtés des archives provenant de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH), de l’École pratique des hautes études (EPHE) ou encore du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national d’études démographiques (INED), les fonds des centres de l’EHESS et les archives déposées par les autres établissements partenaires de Condorcet sont très complémentaires. Ainsi, les lecteurs pourront disposer dans un même lieu du fonds Pierre Bourdieu, remis par l’EPHE et la FMSH, et des près de 800 cartons du Centre de sociologie européenne collectés par l’EHESS. De même, les archives du Centre de recherches historiques côtoient dorénavant dans les magasins du GED le fonds Fernand Braudel venu de la FMSH. Les archives des centres d’aires culturelles des divers établissements offriront un vaste panorama des manières dont les diverses zones géographiques du globe ont été investiguées par les sciences sociales françaises.
Aux côtés des archives de centres, de chercheurs et chercheuses, et des structures fonctionnelles de l’École versées aux Archives nationales, les fonds déposés au GED nous font entrer dans les coulisses de la fabrique et de la diffusion des sciences sociales et permettent d’en mesurer les évolutions sur plus d’un demi-siècle. Ils donnent à voir la grande variété des activités qui sont liées aux missions pédagogiques et scientifiques de l’École. Les matériaux d’enquêtes (questionnaires, enregistrements et retranscriptions d’entretiens, documentation…) ou les écrits non publiés (notes de recherche, brouillons, manuscrits…) peuvent renouveler le regard porté sur les recherches produites. La dimension collective du travail des d’enseignant·e·s-chercheur·euse·s apparait également au travers des archives relatives au fonctionnement des centres ainsi que des dossiers ayant trait au montage et au pilotage de projets de recherche. Des réseaux de recherche peuvent être reconstitués, par exemple à l’aide des correspondances, des collections de tirés-à-part, des carnets de présence en séminaires, etc. Enfin, les fonds de chercheurs comme les fonds de centres portent la trace des manifestations scientifiques, de la préparation des enseignements et du suivi des étudiants et étudiantes, de l’arrivée de jeunes chercheuses et de jeunes chercheurs dans les équipes.
Les archives collectées en 2020-2021 par le service des Archives de l’EHESS viendront, une fois traitées, encore enrichir cet ensemble déjà considérable et si prometteur pour étudier la fabrique des savoirs telle qu’elle s’est pratiquée et se pratique à l’EHESS.
Pour consulter les fonds de l’EHESS déposés au GED, vous trouverez ici le contact du service des Archives du GED. Pour consulter les fonds de l’EHESS versés aux Archives nationales, vous trouverez ici l’accès aux inventaires.
L’entrepôt du service des archives de l’EHESS avant et après les transferts vers le GED. © DR