Journée d'études des Cahiers Jaurès. Lundi 22 janvier 2007, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 54, Boulevard Raspail (salle 524), 75006 Paris La commémoration du centième anniversaire de la naissance de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) a donné lieu, en 2005, à de nombreuses manifestations scientifiques et politiques. Pourtant, la formation du Parti socialiste ne se résume pas au congrès de la salle du Globe, en avril 1905. Celui-ci renforce le socialisme institutionnel, lui donne un minimum de cohérence et rend plus manifeste sa spécificité. En organisant la SFIO, il fait émerger une structure qui, potentiellement, doit permettre à toutes les voix socialistes de se faire entendre du pays et des militants. Reste qu’il ne crée pas de véritable élan. On assiste au contraire, dans les premiers temps, à une véritable « crise de l’unité ». Le faible appareil du jeune parti résiste difficilement à la permanence des divergences anciennes et à l’apparition de nouvelles tendances. Certaines questions lancinantes demeurent (l’ancrage dans le monde ouvrier, les relations aux intellectuels…), alors qu’apparaissent de nouveaux problèmes (lutte contre la guerre…). Il faut donc attendre plusieurs années pour que l’unité, simple réalité « formelle » au départ, devienne « active et vivante ».
Qu’est-ce à dire ? Comment les socialistes tentent-ils de construire un parti solide, susceptible de peser sur la vie nationale et sur la situation internationale ? Comment se crée, en pratique, une institution qui, même si son influence demeure très partielle, aspire à jouer un rôle de façon immédiate et efficace et à assurer la pénétration de l’idée socialiste ? Il s’agit, en d’autres termes, de considérer que la forme « Parti socialiste » ne va pas de soi et de s’intéresser à la façon dont les socialistes ont tenté, entre 1905 et 1914, d’en faire une réalité vivante. Deux grandes pistes seront donc abordées au cours de cette journée d’études. La première concernera la vie interne du Parti socialiste. A travers la pratique des congrès, la discussion autour de certains concepts ou du rôle de certains hommes, l’objectif sera d’éclairer comment se forment le lieu et le lien partisan. La seconde partie de cette journée s’orientera vers les diverses formes de mobilisation initiées par le Parti socialiste, en direction de certains groupes ou autour de certains thèmes. Ces actions doivent permettre de comprendre comment le Parti esquisse les contours de son rôle et étaye son enracinement dans la société française. Construire le parti. Président : Jean-Jacques Becker (Université de Paris X Nanterre)

• 10h00 : Jaurès et le parti, Gilles Candar (Lycée Montesquieu, Le Mans)

• 10h30 : Jaurès dans les congrès, Christophe Prochasson (EHESS-AHMOC)

• 11h00 : Images de congrès, Annick Bonnet (Université de Paris I)

• 11h30 : Recruter, compter, gérer, Frédéric Cépède (OURS)

• 12h00 : Discussion

• 14h00 : Soutenir et conduire les luttes ouvrières, Stéphane Sirot (Université de Cergy-Pontoise)

• 14h30 : Parler aux paysans, Jean-François Chanet (Université de Lille III)

• 15h00 : Contre la vie chère, Alain Chatriot (CNRS-EHESS-AHMOC), Marion Fontaine (Université du Littoral-EHESS-AHMOC)

• 16h00 : A la recherche de la nouvelle Affaire Dreyfus, Vincent Duclert (EHESS-AHMOC)

• 16h30 : Discussion