LE TEMPS DU POLITIQUE

Subir l’institutionnel, se réapproprier le pouvoir, représenter et être représenté·e

L’observation de l’actualité de ces dernières années donne l’impression que les temps du politique se sont densément accélérés, s’enchaînant à un rythme effréné, ne laissant que peu de place à leur appréhension. Parallèlement, le « temps » semble gagner une forme de plus en plus « incarnée », notamment à travers de multiples et diverses crises : sanitaire, sécuritaire, démocratique, identitaire. Ces crises imposent à nos vies privées et publiques leurs propres grammaires temporelles en entrant, pour certaines, en conflit avec notre propre perception et vécu du « temps ordinaire » de nos vies quotidiennes.

Les termes « urgence », « immédiateté », « accélération », « incertitude » sont devenus caractéristiques de nos sociétés au début du XXIe siècle. À ce titre, il semble que nous assistons ainsi à l’émergence de nouveaux rapports de ces dernières au temps. Ce constat, loin d'être neuf, rejoint des interrogations propres aux sciences sociales qui ont fait du temps un objet de recherche et qui l'appréhendent comme une construction sociale plus ou moins organisée et institutionnalisée. Contrairement à une vision du « temps » comme propriété immanente de l’univers naturel non humain, nous proposons dans notre Journée d’études d’aborder cette notion sur d’autres plans : le temps comme structure sociale, mais aussi comme horizon collectif ou individuel, et enfin comme expérience intime et comme vécu subjectif.

Afin de mieux orienter nos interrogations sur les rapports au temps du politique, notre Journée d’études s’organisera autour de trois axes principaux : 

  1. les temporalités subies ;
  2. les temporalités réappropriées par l’action politique (violente comme non-violente) ;
  3. la représentation de la temporalité à travers les discours politiques institutionnels et médiatiques.

Chaque axe aura pour objectif de questionner la notion de temporalité sociale telle que définie par Daniel Mercure[1] pour qui il existe non seulement une pluralité de temps liés à des activités, mais aussi des temps qui coexistent, s’imbriquent, s’affrontent et se superposent.

Pour explorer ce concept en l’articulant avec celui d’un temps constitutif de la pensée du politique, nous proposons dans cette journée d'études de réfléchir les différentes temporalités du politique à travers ses manifestations concrètes.

[1] Daniel Mercure, Les temporalités sociales, Paris, L’Harmattan, 1995.

Equipe de coordination : Gökçe Tuncel, Adriana Escosteguy Medronho, Doriane Molay, Akhésa Moummi, Marie Assaf, Denis Rayer

 

LIEN VISIO : https://bbb.ehess.fr/b/gok-xzd-sx6-4jh 

 

Économie, Histoire, Philosophie psychologie arts et langage, Sociologie et sciences politiques

Informations pratiques

Chercheur(s):
Date(s)
  • Vendredi 8 avril 2022 - 08:30 - 18:30
Lieu(x)
  • Salle des instances : salles BS1_28 Lien visio : https://bbb.ehess.fr/b/gok-xzd-sx6-4jh
Contact(s)
  • celine.canton@ehess.fr
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