
Faire des sciences sociales
Critiquer
Comment définir exactement l’exigence critique à laquelle les chercheurs sont tenus ? Les auteurs livrent un aperçu des multiples façons de produire le décalage nécessaire vis-à-vis des conceptions usuelles ou dominantes du monde social.
Les sciences sociales, lorsqu’elles oublient leur vocation critique, ne produisent que de simples discours idéologiques, ou d’expertise, prompts à conforter la pensée commune. Dès le seuil de l’enquête, les chercheurs se doivent d’essayer de penser autrement qu’on ne le fait communément les objets qu’ils se sont donné pour tâche d’étudier. Mais comment définir exactement l’exigence critique à laquelle ils sont tenus ? Et comment la réaffirmer dans le contexte actuel de la recherche ?
SOMMAIRE
Pascale Haag et Cyril Lemieux (dir.) – Critiquer : une nécessité
Première partie. Penser autrement
Sabine Chalvon-Demersay – La part vivante des héros de séries
Giorgio Blundo – Le roi n’est pas un parent. Les multiples redevabilités au sein de l’État postcolonial en Afrique
Olivier Remaud – Les antinomies de la raison cosmopolitique
Deuxième partie. Montrer l’erreur
Jean-Pierre Cavaillé – Pour un usage critique des catégories en histoire
Marion Carel – Le discours honnête est-il encore tromperie ? Pour une critique radicale du logicisme
Georges Didi-Huberman – Au pas léger de la servante. Savoir des images, savoir excentrique
Troisième partie. Provoquer le débat public
David Martimort – La société des experts. Une perspective critique
Alice Ingold – Qu’est-ce qu’un fleuve ? Critique et enquêtes à l’épreuve de situations indéterminées
Didier Fassin – Sur le seuil de la caverne. L’anthropologie comme pratique critique
Esteban Buch – Musique, mémoire et critique du 11-Septembre. À propos de On The Transmigration of Souls, de John Adams
Quatrième partie. Clarifier ses pratiques
Nicolas Dodier – Ordre, force, pluralité. Articuler description et critique autour des questions médicales