Jérôme Dokic
Directeur d'études de l'EHESS
Jérôme Dokic est philosophe, directeur d’études à l’EHESS depuis 2004, membre de l’Institut Jean-Nicod (CNRS-EHESS-ENS).
Jérôme Dokic a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université de Genève, sous la direction de Kevin Mulligan. Il a séjourné deux ans à l’Université d’Oxford (University College) avant d’être nommé maître de conférences à l’Université de Rouen, puis à l’Université Paris IV-Sorbonne. Il a été invité dans de nombreuses universités étrangères, dont celles de Fribourg et de Neuchâtel en Suisse, l’Université Macquarie à Sydney, l’Université du Pays Basque à San Sebastian, l’UNAM à Mexico et l’UAEM à Cuernavaca. Il a publié de nombreux essais principalement dans le domaine de la philosophie de l’esprit et des sciences cognitives.
Parmi ses ouvrages, on peut citer La philosophie du son (avec Roberto Casati ; Chambon, 1994), L’esprit en mouvement. Essai sur la dynamique cognitive (Stanford, 2001), Ramsey. Truth and Success (avec Pascal Engel ; Routledge, 2002) et Qu’est-ce que la perception ? (Vrin, 2004, 2009).
Recherches
Jérôme Dokic travaille sur des thèmes d’intérêt philosophique mais qui concernent de près les sciences cognitives. Un volet de son projet actuel se rapporte à la phénoménologie affective qui accompagne notre expérience du monde, en tant qu’elle est constituée de sentiments de présence, de familiarité ou de confiance, et leur opposé (le sentiment d’absence, ou le sentiment d’Unheimlichkeit mis en évidence par Freud). Il a étudié ces phénomènes dans le cas de la perception ordinaire, de la perception pathologique (déréalisation, Parkinson, syndromes de Capgras et de Fregoli), de la réalité virtuelle et de la substitution sensorielle (à savoir les dispositifs techniques qui permettent de pallier l’absence d’une modalité sensorielle, telle que la vue ou l’audition). Un deuxième volet a trait aux phénomènes perspectivaux dans la perception, l’imagination et la mémoire, c’est-à-dire à la nature et au rôle du point de vue (par exemple, acteur ou observateur) dans la présentation perceptive et la recréation imaginative ou mémorielle. Enfin, un troisième volet est l’étude de la dimension sociale de la perception, notamment quand elle se manifeste sous la forme d’« affordances sociales », à savoir des occasions d’agir ensemble plus ou moins directement perceptibles.