Leopoldo Iribarren

vice-président de l'EHESS chargé des Relations internationales, Maître de conférences de l'EHESS
Chaire : La pensée de la technique : le cas grec
Site(s): Anhima

Après une formation pluridisciplinaire (ingénierie, lettres modernes) à Caracas, Venezuela, j’ai émigré en France et obtenu un doctorat en philologie et histoire de la philosophie grecque sous la direction de Pierre Judet de La Combe (EHESS, 2009). J’ai poursuivi mes recherches postdoctorales comme fellow du Center for Hellenic Studies à l’université d’Harvard (2011-12) et comme boursier « Marie Curie » à la Sorbonne (2013). Avant d’être élu à l’EHESS en 2019, j’ai enseigné la littérature et la philosophie grecques à l’université de Leyde, Pays-Bas (2014-18).

Mes recherches à l’EHESS portent principalement sur la pensée de la technique en Grèce ancienne. Celle-ci présente la particularité d’être à la fois un objet historique au croisement de plusieurs disciplines, et une question théorique, plus que jamais au cœur des débats sur l’emprise de la technique sur la société contemporaine. Qu’il s’agisse du rapport de l’homme à la nature, de la place du travail dans les sociétés humaines ou des interactions entre la rationalité instrumentale et les autres sphères d’activité, le cas grec est sans cesse invoqué et sommé de fournir un récit des origines. À l’heure où l’on cherche une médiation entre le pouvoir technique et le vouloir pratique, la Grèce ancienne constitue un terrain propice pour l’exploration de leurs interactions conflictuelles et de leurs ajustements mutuels. Un premier résultat de ces recherches a été consigné dans l’ouvrage Fabriquer le monde : technique et cosmogonie dans la poésie grecque archaïque, Classiques Garnier, Paris, 2018.

Mes enseignements actuels s’organisent sur deux axes à la fois distincts et articulés. Le premier s’inscrit dans l’horizon d’une anthropologie historique de la technique en Grèce ancienne. Il s’agit de mettre en rapport les conceptualisations de la technique élaborées par les discours « savants » (poésie, philosophie, histoire), avec les témoignages des artisans eux-mêmes dans des pratiques telles que l’agriculture, l’architecture, la médecine, la mécanique, etc. Je cherche à théoriser l’écart entre ces deux rapports à la technique, le théorique et le pratique, associé dans les faits à une distance sociale qu’il faut reconnaître comme telle.

Le second axe porte sur la formation des divers courants de la pensée de la technique moderne et contemporaine (philosophique, anthropologique, sociologique). Je m’intéresse notamment au rapport théorique que ces courants établissent entre deux formes fondamentales de découverte et de constitution de l’expérience qui sont à la base de l’alternative de nos attitudes quotidiennes : l’instrumentalisation (technique) et la symbolisation (langage). Ces recherches portent principalement sur Hegel, Marx, Mauss, Leroi-Gourhan, Heidegger, Gehlen, Simondon, Habermas, Latour et Stiegler.

Liste complète des publications

 

Thèmes de recherche :

  • Histoire de la pensée grecque ancienne
  • Histoire de la philosophie moderne et contemporaine
  • Philosophie de la technique
  • Anthropologie de la technique