À l'occasion de la sortie en salle du nouveau film La Rivière de Dominique Marchais, le cinéma La Baleine - partenaire de l'EHESS depuis 2019, organise à Marseille du 08 au 10 décembre "Géographies sensibles", trois jours de projections et rencontres avec de nombreux interlocuteurs (chercheurs, acteurs du monde associatif, militants) consacrés au cinéaste marcheur présent à Marseille pour l'occasion.

Dans ce cadre, la projection du film Le Temps des grâces (2009) prévue le samedi 09 décmebre à 16h sera suivie d'une rencontre avec Davide Cacchioni, doctorant en anthropologie à l'EHESS (Centre Norbert Elias) travaillant sur les alternatives agricoles dans le Val de Suse et plus globalement sur le tournant matérialiste dans les mouvements sociaux contemporains notamment des nouveaux projets agricoles.

Programme :

• Vendredi 8 décembre à 19h au cinéma le Gyptis : La Rivière (2023)

Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

• Samedi 9 décembre à 16h au cinéma La Baleine : Le Temps des Grâces (2009)

Une enquête documentaire sur le monde agricole français aujourd’hui, à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, agronomes, écrivains… Un monde au centre d’interrogations majeures sur l’avenir, qui parvient à résister aux bouleversements qui le frappent – économiques, scientifiques, sociaux – et qui, bon gré mal gré, continue d’entretenir les liens entre générations.

• Samedi 9 décembre à 19h au cinéma La Baleine : La Ligne de partage des eaux (2014)

Le film s’inscrit dans le périmètre du bassin versant de la Loire. Le bassin versant, et non pas le fleuve Loire ! C’est-à-dire le plan incliné vers la mer, la totalité de l’espace irrigué, pas seulement le trait de la rivière. C’est-à-dire les zones d’activités et les zones humides, les fossés et les autoroutes, les salles de réunions et les chantiers. Car l’eau est partout, dans les sols, dans les nappes, dans l’air, circulant, s’infiltrant, s’évaporant et partout reliant les territoires entre eux, désignant leur interdépendance, nous faisant rêver à leur solidarité...

• Dimanche 10 décembre à 14h30 à la| La Baleine : Nul homme n’est une île (2017)

Ce film est un voyage en Europe, de la Méditerranée aux Alpes, où l’on découvre des hommes et des femmes qui travaillent à faire vivre localement l’esprit de la démocratie et à produire le paysage du bon gouvernement. Des agriculteurs de la coopérative le Galline Felici en Sicile aux architectes, artisans et élus des Alpes suisses et du Voralberg en Autriche, tous font de la politique à partir de leur travail et se pensent un destin commun. Le local serait-il le dernier territoire de l’utopie ?

• Dimanche 10 décembre à 17h au Videodrome 2 : Carte blanche à Dominique Marchais avec la projection de Pour la suite du monde, de Pierre Perrault et Michel Brault (1962)

Dominique Marchais est un cinéaste marcheur, arpenteur des territoires et de ses géographies, révélateur des lignes de force invisibles qui structurent nos paysages. Il parcourt depuis une quinzaine d’années une Europe abîmée par des décennies d’agriculture productiviste et par une vision du rapport entre l’humain et la nature comme du maître en sa demeure. Il donne à voir la beauté de ce qui reste, et d’autres liens possibles entre humain.es et non-humains.
Son cinéma documentaire fait toujours le pari de l’intelligence de ses spectateurs, et les laissent cheminer le plus librement possible dans les voies qu’il ouvre, avec sa caméra baladeuse, entre les hautes herbes.