Résumé

Cette thèse a pour objet d’étude l'analyse morphométrique et fonctionnelle du macro-outillage de différentes ethnies éthiopiennes combinant de façon variée la pratique du pastoralisme et/ou de l’agriculture. Ce projet s’inscrit dans un programme de recherche au sein des communautés agropastorales vivantes de Mursi, de Hamar, des communautés d'agriculteurs de Konso et de Dorze ; il sera ainsi possible de mieux appréhender la temporalité et les usages du macro-outillage en pierre depuis les premières occupations attestées en Éthiopie par l’archéologie jusqu’aux sociétés actuelles. Plus généralement, au-delà de ce cadre subsaharien, nous espérons contribuer à une meilleure compréhension technologique et ethnoarchéologique de ces types d’outils, pas moins pourvus d’une haute signification culturelle. Au cours de cette thèse, nous établirons un tableau des connaissances sur la multiplicité des outils utilisés dans les différentes préparations alimentaires et les productions artisanales, en incluant la question de la fabrication, la compréhension des interactions entre l'outillage et les modes opératoires, le contexte géologique (type de roche, provenance) et la question de leur acheminement. Un autre des questionnements, attendus et intérêts de la thèse est un des problèmes soulevés par l’approche morphologique, à savoir celui de l’interprétation de la variabilité des formes et de leur réelle fonction : dans quelle mesure traduit-elle des différences dans les gestes d’utilisation, dans les types de matière travaillée, ou relève telle d’une évolution de la forme de l’outil au cours de son utilisation ?  Il est aussi question de comprendre l’amplitude des potentiels techniques, contribuée à illustrer la part des contraintes imposées par le milieu et les choix culturels dans l’adoption d’une solution technique (type d’outil et traitement associé) et les types de pierre.

Jury

• M. Philippe Boissinot (Directeur de thèse), EHESS
• M. François Briois, EHESS
• M. Olivier Gosselain, Université Libre de Bruxelles
• Mme Caroline Hamon, CNRS
• Mme Haris Procopiou, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
• M. Roberto Risch, University of Barcelona