Soutenance de thèse
Effectiveness and political economy of climate change mitigation policies at the urban scale
Résumé
L’urbanisation est un des faits majeurs du 21ème siècle, avec des migrations massives vers les villes des pays en développement. Étant donné l’inertie et la dépendance au sentier qui caractérisent les formes urbaines, il y a un besoin pressant de mettre en place les fondations d’une urbanisation réussie dès aujourd’hui. Un aspect important est de permettre des trajectoires urbaines bas carbone et soutenables et d’éviter des « lock-ins » intensifs en carbone, en particulier pour les émissions provenant du transport urbain. Les progrès technologiques sous la forme de véhicules plus efficaces et de carburants alternatifs ne semblent, aujourd’hui, pas en mesure d’atteindre cet objectif seuls. Et les émissions de CO2 issues du transport urbain étant partiellement un co-produit des formes urbaines, les politiques foncières, de logement et de transport sont de manière croissante reconnues comme des leviers importants pour freiner la demande de transport et promouvoir des modes de transport doux et collectifs qui contribuent à la réduction des émissions. Bien qu’importante, la réduction des émissions de CO2 n’est qu’un objectif parmi d’autres pour les décideurs locaux : agir sur la pauvreté, la fourniture de services publiques de base et l’accès à un logement abordable sont d’autres exemples d’objectifs importants. Des politiques visant à réduire les émissions qui mettraient en péril d’autres buts ou qui se traduiraient par des niveaux de bien-être des populations réduits (principalement à travers des coûts du logement plus élevés) auraient peu de chances d’être acceptées et mises en œuvre. Des politiques climat portant sur le transport urbain se doivent donc d’être à la fois efficaces et politiquement acceptables. Partant de constat, cette thèse examine comment un groupe de politiques et d’investissements urbain, foncier et transport peuvent contribuer à freiner les émissions de CO2 liées au transport urbain et quelles sont les conséquences pour les ménages en termes de bien-être dans les aires urbaines. Cette analyse est conduite à travers le développement, la calibration et l’application à des villes réelles d’un modèle Transports – Usages des sols fondé micro-économiquement (NEDUM-2D).
Jury
- M. Jean-Charles Hourcade (Directeur de thèse), EHESS
- M. Stephane Hallegatte, Banque Mondiale
- M. Felix Creutzig, Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change (MCC – Berlin)
- M. Patrick Criqui, CNRS
- Mme Florence Goffette-Nagot, CNRS
- M. Benoit Leguet, Institute for Climate Economics
Informations pratiques
- Lundi 10 février 2020 - 13:00
- CIRED, Campus du Jardin Tropical de Vincennes (1er étage), 45 bis avenue de la Belle Gabrielle 94130 Nogent-sur-Marne