Soutenance de thèse
Exploitation minière et implantation castrale en Dauphiné médiéval (Xe-XVe siècles). Surveiller, organiser et prélever la production minière
De Benjamin Oury - CIHAM - Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux
,De Benjamin Oury - Pôle régional de Lyon
Résumé
Le contrôle des ressources minières est un enjeu d'importance pour le pouvoir seigneurial qui, en plus d'un atout économique, en tire un certain prestige. En Dauphiné, les premières mines de métaux précieux sont exploitées dès la fin du IXe siècle ou le début du Xe à L'Argentière (Hautes-Alpes). C'est aussi avec celles-ci que les comtes dꞌAlbon, futurs Dauphins, entament leur appropriation des ressources souterraines de leur territoire grâce à deux donations similaires de l'empereur Frédéric Ier en janvier et juillet 1155. Les mines de métaux non-précieux, mais très importants pour la société médiévale, comme le fer, sont aussi exploitées assez tôt dans les montagnes dauphinoises, notamment dans la région d'Allevard (Isère), où les comtes dꞌAlbon installent progressivement leur autorité. En parallèle, les implantations castrales, multipliées depuis les environs de l'an Mil, sont le reflet de la prise de pouvoir progressive de seigneurs locaux et participent au contrôle des territoires. Le château, au-delà de son rôle militaire propre, fait office d'édifice multifonctionnel avec la création des États princiers et le développement de leur administration. Ce sont de véritables relais du pouvoir comtal capables de surveiller et de défendre mais aussi d'administrer leur territoire, et plus particulièrement en contexte minier. Cependant, les liens entre châteaux et exploitations minières ne sont pas forcément visibles et dépendent souvent de la nature du gisement, précieux ou non, du degré de contrôle du territoire ou de sa topographie. À Brandes (Oisans, Isère) ou à L'Argentière, sites argentifères, le château est abandonné dès la fin de l'exploitation minière (fin XIIIe – début XIVe s.), dans le premier cas, ou est partagé entre deux familles vassales pour le second, signe de liens étroits pour le pouvoir comtal entre mines et châteaux. Cela ne se vérifie pas dans les territoires producteurs de fer où les châteaux ont une tout autre vocation que protéger et encadrer la production minière. La mise en place d'une nouvelle politique minière après la grande crise du milieu du XIVe siècle bouleverse aussi la fonction du château qui n'a alors plus de rôle dans l'exploitation minière, métaux précieux ou non.
Jury
- M. Mathieu Arnoux (Directeur de thèse), EHESS
- M. Nicolas Carrier, Université Jean-Moulin Lyon 3
- Mme Aline Durand, Université du Maine
- M. Jean-Michel Poisson, EHESS
- M. Laurent Schneider, EHESS
- Mme Catherine Verna, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
Informations pratiques
- Mercredi 14 mars 2018 - 14:00
- Université Lyon 3 (Salle de la Rotonde - 6e étage), 18 rue Chevreul 69007 Lyon