L’autorité des psychanalystes. L’espace politique de la santé mentale en France (1997-2007).
De
Samuel Lézé (EHESS / ENS) soutiendra sa thèse de doctorat en sciences sociales le mardi 3 Juin, 9h-13h, dans l'amphithéâtre de l'EHESS au 105 bd Raspail.
Titre de la thèse
L’autorité des psychanalystes. L’espace politique de la santé mentale en France (1997-2007)Composition du jury
- Alban Bensa (dir.) (Iris)
- Didier Fassin
- Charles Gadéa
- Remi Lenoir
- Richard Rechtman
- Allan Young.
Résumé
Cette thèse porte sur l’autorité des psychanalystes en France à partir de la place ambiguë qu’occupe la psychanalyse dans l’espace politique de la santé mentale, à la frontière du champ médical et du champ intellectuel. La recherche repose sur un travail de terrain approfondi dans le monde social de la psychanalyse parisienne. Chaque partie de l’étude s’organise autour de la reconstruction d’un espace – intellectuel, politique et thérapeutique – où se dégagent trois grandes lignes d’action:
Une politique de l’enquête: en confrontant le cheminement de l’enquêteur sur son terrain et l’histoire théorique de son objet (à partir de deux corpus de littérature en sociologie de la psychanalyse et de la santé mentale), la première partie dégage les fondements d’une anthropologie politique de la santé mentale. Dès lors, à travers le comportement politique des freudiens et leurs organisations militantes dans un espace de représentation, une conjoncture donnée et un type de carrière morale, il s’agit d’étudier la genèse, le développement et la contestation d’un régime d’autorité.
Une politique du freudisme: ce cadre théorique est opératoire pour analyser, dans la deuxième partie, les lignes d’action mises en œuvre par les freudiens lors de trois grands foyers événementiels entre 1997 et 2007 (États généraux de la psychanalyse, projet de réglementation des psychothérapies et Livre noir de la psychanalyse). Cette situation, marquée par un bouleversement du rapport de forces entre métiers de la santé mentale, est abordée en terme de conflits de territoire avec pour enjeu le contrôle de la clinique des problèmes personnels. Ainsi, l’autorité culturelle de la psychanalyse est mise en jeu par une autorité professionnelle et épistémique.
Une politique du trouble: l’état des rapports de force sur le territoire des problèmes personnels façonne la rencontre de l’offre et de la demande. À partir d’entretiens effectués avec des patients, des psychanalystes et l’ethnographie d’un hôpital de jour pour adolescents, cette troisième partie reconstruit une carrière morale débutant par une quête de guérison au sein d’un système de soin opaque et complexe où domine le pluralisme thérapeutique. Sur ce marché, l’autorité du psychanalyste se développe selon les modalités d’une relation d’assujettissement-subjectivation.
Une politique de l’enquête: en confrontant le cheminement de l’enquêteur sur son terrain et l’histoire théorique de son objet (à partir de deux corpus de littérature en sociologie de la psychanalyse et de la santé mentale), la première partie dégage les fondements d’une anthropologie politique de la santé mentale. Dès lors, à travers le comportement politique des freudiens et leurs organisations militantes dans un espace de représentation, une conjoncture donnée et un type de carrière morale, il s’agit d’étudier la genèse, le développement et la contestation d’un régime d’autorité.
Une politique du freudisme: ce cadre théorique est opératoire pour analyser, dans la deuxième partie, les lignes d’action mises en œuvre par les freudiens lors de trois grands foyers événementiels entre 1997 et 2007 (États généraux de la psychanalyse, projet de réglementation des psychothérapies et Livre noir de la psychanalyse). Cette situation, marquée par un bouleversement du rapport de forces entre métiers de la santé mentale, est abordée en terme de conflits de territoire avec pour enjeu le contrôle de la clinique des problèmes personnels. Ainsi, l’autorité culturelle de la psychanalyse est mise en jeu par une autorité professionnelle et épistémique.
Une politique du trouble: l’état des rapports de force sur le territoire des problèmes personnels façonne la rencontre de l’offre et de la demande. À partir d’entretiens effectués avec des patients, des psychanalystes et l’ethnographie d’un hôpital de jour pour adolescents, cette troisième partie reconstruit une carrière morale débutant par une quête de guérison au sein d’un système de soin opaque et complexe où domine le pluralisme thérapeutique. Sur ce marché, l’autorité du psychanalyste se développe selon les modalités d’une relation d’assujettissement-subjectivation.
Informations pratiques
Chercheur(s):
Emilie Jacquemot